Alex est extrêmement belle. De cette beauté qui fait fuir et rend seul. C’est peut-être pour ça qu’il l’a choisie. Parce que c’était une proie facile et isolée. Qui sait ?
Seulement, il y a un témoin et le commandant Camille Verhœven est rapidement envoyé sur le lieu de l’enlèvement. Un choix étonnant quand on sait que sa femme a été confrontée à des circonstances similaires et qu’il ne s’en est pas totalement remis. Mais Verhœven est aussi bien placé pour savoir qu’il a peu de temps. Débute alors une course contre la montre pour découvrir qui est la jeune femme disparue et où elle se trouve.
Après Séquestrée de Chevy Stevens, je m’intéresse à un nouveau thriller sur le thème de l’enlèvement. Décidément, le sujet semble inspiré les écrivains. Et si l’intrigue paraît très similaire au début – une jeune femme dans la trentaine se faisant kidnapper dans une camionnette blanche – la chute est bien différente. Rebaptisée « sale pute » par son ravisseur, Alex devra subir des tortures physiques et psychologies suspendue à plus de 2 mètres du sol dans une cage en bois. Outre ses efforts désespérés pour s’évader de sa prison, il y a vraiment une chose qui a provoqué en moi ce sentiment d’asphyxie propre aux bons thrillers : je voulais savoir pourquoi. Pourquoi avoir choisi Alex ? Pourquoi tant de violence en elle ? A la fin du roman, je me suis pourtant surprise à penser que j’aurais préféré ne pas savoir.
Ça faisait longtemps que je voulais lire un Pierre Lemaitre, rapport à son Goncourt reçu en 2013 pour Au revoir la-haut. Par contre, je ne me suis pas renseignée avant de partir à l’assaut des librairies. Alex est en réalité le deuxième tome d’une trilogie consacrée au commandant Camille Verhœven. Dans l’idéal, j’aurais du commencer par Travail soigné car Alex dévoile une partie important de l’intrigue de ce premier volet. Pour en revenir à Pierre Lemaitre, j’ai trouvé le style très épuré et donc agréable à lire. La seule chose qui peut me gêner, c’est que les personnages de l’équipe du commandant ont souvent un trait de personnalité dominant qui dissimule tout le reste : Verhœven est petit, Le Guen est gros, Louis est riche, Armand est avare. Et ça, outre le fait que ça manque parfois de nuances, Pierre Lemaitre va y faire allusion plusieurs fois au cours des près de 400 pages du roman pour être sûr que ce soit bien clair. A chaque fois que Verhœven est assis, on précise que ses pieds ne touchent pas le sol. A chaque nouvelle journée d’enquête, on a droit à des détails sur la garde-robe de Louis (Ralph Lauren, Louis Vuitton, …). On ne manquera pas non plus de s’extasier devant les stratagèmes ingénieux de Armand pour se faire offrir une cigarette ou un repas. Le résultat est proche du comique de répétition, ce qui ne colle pas vraiment avec l’atmosphère angoissante et brutale du roman.
Par contre, avec le personnage de Alex, je me suis arrêtée à tous les étages de mon ascenseur émotionnel. Une fois je la plains, une autre je la déteste. Souvent, j’ai eu envie de la protéger. En tout cas, elle ne m’aura pas laissée indifférente.
Un roman que j’ai dévoré et que je recommande !
Pierre Lemaitre, Alex, Albin Michel, 2011.
il a fait très fort Lemaitre avec ce roman 😉
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Je ne connaissais pas du tout l’auteur, mais ce roman m’a convaincu !
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je te conseille Cadres noirs, très différent mais très marquant
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C’est noté ! Le synopsis est alléchant.
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J’ai eu du mal avec Alex, j’ai trouvé que la fin allait un peu trop loin, même si l’auteur sait nous accrocher. Par contre, j’ai adoré Rosy&John et j’ai emprunté Cadres noirs à la médiathèque, j’espère apprécier davantage cette lecture !
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C’est vrai que la fin est très brutale. En tout cas, tu es la deuxième à me parler de Cadres noirs sur cette article !
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