Les Hauts de Hurle-Vent de Emily Brontë

Emily-Bront--Les-Hauts-de-Hurle-VentEn ce début d’année, je recommence ma routine de lecture avec un classique, Les Hauts de Hurle-Vent. Cette oeuvre de Emily Brontë est l’histoire d’une vengeance tenace et désespérée qui va murir sur plusieurs années dans un huis clos angoissant et oppressant. Mais c’est aussi, et avant tout, le récit d’une grande histoire d’amour manquée. Un échec qui est dû aux convenances de l’époque mais surtout à la maladresse des deux héros qui ne savent tout simplement pas comment s’aimer.

Notre histoire commence lorsque Heathcliff, un jeune vagabond d’origine inconnue, est recueilli par la respectée famille Earnshaw.

Ses frères adoptifs, Cathy et Hindley voient d’abord d’un très mauvais oeil l’arrivée de ce petit garçon bourru et taiseux. Mais la curiosité finit par l’emporter chez Cathy qui va se rapprocher de Heathcliff, surtout après le départ de Hindley en pensionnat. Nos deux tourtereaux se découvrent rapidement de nombreuses affinités et l’attachement enfantin va vite faire place à des sentiments plus forts, même si inavoués .

Mais comme la vie en général n’est pas si facile, le décès de Mr Earnshaw va venir chambouler la bulle dans laquelle s’étaient enfermés Heathcliff et Cathy. Une fois le chef de famille disparu, Hindley revient dans la grande demeure familiale et va très rapidement rétrograder son frère adoptif au statut de domestique. Ses nouvelles tâches et l’arrêt brutal de son éducation vont peu à peu éloigner Heathcliff et Cathy. Cette dernière va prendre conscience de leur différence de statut et va donc se laisser courtiser par le beau et riche Edgar Linton, leur plus proche voisin. Bien que Cathy semble à première vue être l’héroïne, c’est avant tout Heathcliff, partagé entre l’amour et la haine que lui inspirent les Earnshaw, qui est au coeur de ce roman. Une haine qui le poussera à détruire cette famille sur plusieurs générations tandis que lui-même se laissera consumer par ses remords sans pour autant être capable de pardonner.

Tous les ingrédients sont là pour créer la magie et, même si je n’ai pas été aussi séduite qu’avec Jane Eyre de Charlotte Brontë, le charme opère tout doucement. Alors, pourquoi ai-je été un peu moins touchée que pour Jane Eyre ? Tout d’abord, les femmes des Hauts de Hurle-Vent se contentent généralement de subir et ce malgré l’emprise que certaines d’entre elles possèdent sur les hommes qui les entourent. Malgré son caractère bien trempé et son apparente indépendance, Cathy Earnshaw aura finalement passé la plus grande partie de sa vie à être ce que tout le monde attendait d’elle.

Ensuite, il faut le dire, les personnages ne sont pas vraiment attachants. Cathy Earnshaw se révèle être une femme gâtée, capricieuse et orgueilleuse tandis que l’égoïsme de Heathcliff l’empêche de poursuivre un autre but que sa propre satisfaction. Seul Hareton, le fils de Hindley, trouve vraiment grâce à mes yeux car il est le seul à vouloir s’améliorer pour quelqu’un d’autre que lui-même. Malgré les déclarations enflammées de Cathy et Heathcliff, je n’ai pas retrouvé la passion de Jane Eyre et Edward Rochester. Ces derniers s’aiment pour ce qu’ils sont tandis que Cathy et Heathcliff ne semblent aimer que le reflet qu’ils aperçoivent d’eux-mêmes chez l’autre.

Cumulez à cela un nombre tout bonnement aberrant, même pour l’époque, de décès liés à une « faible constitution » et vous avez tout ce qui a pu m’exaspérer dans ce roman.

Emily Brontë, Les Hauts de Hurle-Vent, Le Livre de Poche, 2009.

4 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Mokamilla dit :

    Un classique que je dois lire !

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    1. Quand tu le feras, préviens-moi. Je suis curieuse de savoir ce que tu en as pensé !

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      1. Mokamilla dit :

        Oui capitaine !

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