Récemment débarquée de Russie avec sa mère et son petit frère, la petite Vera a du mal à s’intégrer dans sa nouvelle école américaine. Elle est trop différente, trop atypique, trop russe. Une fois l’été arrivé, toutes ses camarades de classe filent dans des colonies de vacances qui la font rêver. Alors, quand elle apprend qu’il existe une colonie pour immigrés russes, elle supplie sa mère de l’y envoyer avec son petit frère. Elle va pouvoir enfin se faire des amis qui la comprennent et aura des histoires à raconter à la rentrée !
Mais les colonies de vacances, c’est quitte ou double. Soit on y passe le plus bel été de sa vie, soit c’est un enfer sur terre.
Et on croit deviné assez vite dans quelle catégorie se situe la colonie ORRA. Du haut de ses 9 ans, Vera est la plus jeune du groupe et toutes les autres filles se connaissent depuis longtemps. Elles ont beau parlé la même langue, et suivre les mêmes offices orthodoxes, le courant passe mal. Et c’est sans parler de son dégoût pour les toilettes du camp et de son absence d’intérêt pour la gente masculine qui est pourtant au cœur de toutes les discussions. Finalement, la difficulté à s’intégrer dans un nouveau groupe, c’est assez universel. Vera va en profiter pour découvrir les joies de la vie en plein air : les soirées autour du feu, les cérémonies du drapeau, les bains dans la rivière et surtout, les insectes qui s’invitent jusque dans son sac de couchage.
Un été d’enfer ! est inspiré de la jeunesse de l’autrice, Vera Brosgol, et c’est sûrement pour ça qu’il respire la sincérité. Le trait est doux et la couleur verte rend hommage à la forêt qui est, autant que Vera, l’héroïne de cette BD. Sous couvert d’un humour bien dosé, ce récit touchant s’attaque à de vrais problèmes de société : l’exclusion, la solitude, l’intégration et ce que cela implique pour la construction personnelle d’un enfant. Vera n’a pas les codes, que ce soit avec ces camarades de classe américaines, ou avec ces jeunes adolescentes qui maîtrisent les rites des colonies de vacances. On a tous été Vera à un moment donné de notre vie et, comme elle, on ressort un peu grandi de cet été au cœur de la forêt.
Un été d’enfer !, Vera Brosgol, Rue de Sèvres, 2019.
J’aime bien le graphisme et les éditions Rue de Sèvres proposent souvent des albums de qualité. Cela me tente!
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C’est vrai qu’on est rarement déçu avec Rue de Sèvres 🙂
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Je l’ai mais je ne l’ai pas encore lu. Graphiquement moins tentée mais j’y viendrai quoi qu’il en soit.
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