Fidèle à mon habitude de découvrir un album des années après sa sortie, je chronique aujourd’hui Miss pas touche avec près d’une décennie de retard. Mais après la lecture du premier tome de cette histoire en deux parties, je me suis rendue à l’évidence : il fallait que je vous en parle.
Années 30, Agathe et Blanche sont deux jeunes soeurs engagées comme bonnes à Paris. Alors que Blanche est d’un naturel calme et réservé, Agathe sort tous les soirs aux guinguettes sur le bord de Marne pour danser et rencontrer des hommes, sans se soucier des rumeurs concernant un tueur en série surnommé le Boucher. Une nuit où Blanche est seule dans leur chambre, elle surprend un meurtre dans l’appartement mitoyen. Au retour d’Agathe, elle lui montre la brèche dans le mur qui lui a permis de faire sa macabre découverte. Mais celle-ci n’a pas le temps de regarder par la fissure qu’un coup de revolver retentit. Agathe meurt et la police conclut rapidement à un suicide.
Mais Blanche sait qu’il s’agit du Boucher en personne. Pour découvrir son identité et confondre l’assassin, elle devra s’engager au Pompadour, la maison close la plus prisée de Paris. Entre les filles jalouses, les accords tacites avec la police et son nouveau rôle de « Miss pas touche », Blanche aura du mal à tenir le coup et mener son enquête tout en préservant sa virginité. Mais surtout, elle se rapprochera dangereusement du tueur et devra être constamment sur ses gardes.
Miss pas touche est un polar extrêmement bien ficelé où les apparences sont souvent trompeuses, le tout soutenu par des dessins superbes et une colorisation en accord avec le thème et l’époque. Le Paris de l’avant-guerre est un décor fascinant et le trio Hubert – Kerascoët fait partie de ces rares artistes qui peuvent vous plonger dans une autre époque en quelques coups de crayon. Il y a aussi de nombreux décalages dans Miss pas touche, que ce soit entre la naïveté de Blanche et le milieu dans lequel elle est obligé d’évoluer ou entre les tons chaleureux de l’album et l’histoire sordide de notre héroïne. Des combinaisons qui font le succès de ces deux premiers albums. La série en compte encore deux autres si vous souhaitez suivre les aventures de Blanche, la prostituée vierge du Pompadour.
Hubert et Kerascoët, Miss pas touche, Dargaud, coll. Poisson Pilote, 2006 – 2007.
L’histoire a l’air vraiment intéressante, et les illus sont plutôt sympa. J’ai toujours un peu de mal à lire des BD, à part les one-shots ça grimpe très vite dans le budget même si ce sont de très beaux objets.
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Je ne lis pas beaucoup de séries BD pour les mêmes raisons que toi ! L’avantage de Miss pas touche c’est que l’enquête se termine à la fin du tome 2, pas besoin d’acheter toute la collection pour connaître le coupable. Mais c’est vrai que le prix peut être assez élevé pour si peu de pages -_-
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J’ai découvert Kerascoët sur le tard, et j’adore son travail. Je lirai ces titres dès que possible.
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Ce sont mes premiers Kerascoët mais les dessins m’ont plu. Du coup, je suis fort tentée par « Jolies Ténèbres » et la série « Beauté ».
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