Nous sommes à Gruissan et la saison touristique bat son plein. Mais plusieurs cadavres vont gâcher cette vision idyllique de carte postale durant ce mois de juillet brûlant. Une très mauvaise nouvelle pour cette célèbre station touristique qui ne présage rien de bon pour les fréquentations d’août. Pour le bien de l’économie locale, le ou les coupables doivent être arrêtés au plus vite.
Constantin Gregorio, flic et poète dans l’âme, va mener l’enquête auprès de ses collègues Mortier et Debusse. Les méthodes sont différentes pour chaque meurtre et les morts n’ont a priori pas de lien entre eux. Mais Constantin en est persuadé, tout ça est lié.
Vous connaissez l’adage, on ne juge pas un livre selon sa couverture. Du sang dans les embruns en est un bel exemple. Entre une obscure secte religieuse, les intrigues politiques et les querelles amoureuses, on n’a pas le temps de s’ennuyer ! Même si je trouve que le synopsis en dit un peu trop puisque le dernier assassinat n’a lieu qu’une cinquantaine de pages avant la fin. Un peu plus de suspense sur le nombre exact de meurtres ne m’aurait pas fait de mal.
Au delà de ça, Claude Depyl décrit comme personne les touristes, ces riches éphémères qui dépensent sans compter le temps d’un été. Du sang dans les embruns ne révolutionne pas le genre mais s’avère être un excellent polar de saison. Les dialogues sont ponctués de mots en occitan, on s’y croirait presque. Actions et interrogatoires s’enchaînent sous la chaleur de ce soleil languedocien tandis que Constantin, ce grand romantique, tente de terminer un poème dédié à un amour perdu. Claude Depyl dissémine ça et là dans le roman les indices qui mèneront à la conclusion de cet été sanguinaire, mais avec une telle subtilité que l’issue de cette enquête m’a échappée jusqu’à ce que l’auteur rassemble toutes les pièces du puzzle.
Je remercie donc Babelio et TDO Editions qui m’ont permis de découvrir ce livre, et surtout cet auteur, dans le cadre de l’opération Masse Critique de mai 2015.
Claude Depyl, Du sang dans les embruns, TDO Editions, 2015.