Le Cercle de Bernard Minier

Le Cercle - Bernard MinierAprès les sinistres événements survenus dans les Pyrénées en 2008, le Commandant Martin Servaz est hanté par le souvenir du serial killer Julian Hirtmann. Le suisse que l’on a découvert dans Glacé reste introuvable et obsède Martin. Notre commandant est alors contacté par une vieille amie de l’époque où il étudiait à l’université de Marsac. Son fils Hugo est accusé du meurtre de sa professeur Claire Diemar, retrouvée ligotée dans sa baignoire. Coïncidence ? Lorsqu’il arrive sur le lieu du crime, un CD de Malher, le compositeur préféré de Hirtmann, tourne en boucle dans un lecteur. Entre paranoïa et menace réelle, Martin Servaz aura du mal à faire la part des choses dans cette nouvelle enquête de Bernard Minier.

Le Cercle aura définitivement été le roman de mes vacances d’été 2015. Seul livre emporté pour alléger ma valise (après un regard hésitant vers Religion de Tim Willocks, mais 950 pages quand même…), j’accroche à l’intrigue dès les premières pages. Je retrouve Servaz, Espérandieu, Chung et Ziegler avec plaisir même si on est loin de l’ambiance froide et sombre de Glacé. Et puis, un jour, c’est le drame. Je perds le livre dans un bus. JE. PERDS. LE. LIVRE. DANS. UN. BUS. Une seule solution : je pars à l’assaut des librairies pour retrouver le Graal parce qu’il ne me restait plus que 150 pages à lire et que je VOULAIS savoir. Ce qui en dit finalement long sur ce que je pense de ce livre.

Mais revenons à notre histoire…

Pour citer Bernard Minier lui-même  : « l’anticonformisme systématique est aussi une forme de conformisme ». Le concept du anti-héros a été tellement usé jusqu’à la corde dans le roman policier que le personnage du flic torturé, alcoolique, ayant des problèmes relationnels avec ses enfants et son ex-femme (parce que, forcément, il est toujours divorcé) est devenu classique. Trop classique. Heureusement, Martin Servaz échappe (presque) à ce cliché. Il est diplômé en littérature, aime la musique classique et cite souvent des locutions latines. Sa relation avec sa fille Margot, très présente dans ce tome puisqu’elle étudie elle-même à Marsac, est saine malgré le passé douloureux de la famille. Bien que le cliché du flic qui n’arrive pas à concilier vie amoureuse et carrière dans la police reste très présent dans ce livre, Martin Servaz reste entouré d’amis et n’hésite pas à demander leur aide.

Le Cercle est un polar d’une efficacité redoutable. Le décor est rapidement mis en place : un meurtre cruel et un gamin complètement drogué retrouvé sur le lieu du crime. Entre les deux, Martin reste sceptique face à ce coupable idéal . Ses errances sur le campus de l’Université de Marsac seront l’occasion de revoir d’anciennes connaissances et d’ouvrir de vieilles blessures mal cicatrisées. Un tome intéressant donc puisqu’on en apprend plus sur le passé de Martin mais aussi parce qu’on a un sentiment de danger constant qui ne nous quitte jamais durant la lecture. Le lecteur reste sous tension et tente de démêler le vrai du faux grâce aux indices laissés par Bernard Minier. Et puis, évidemment, cette fin brutale et dérangeante qui ne présage que de bonnes choses pour le tome trois, N’éteins pas la lumière, et qui valait bien la peine de racheter ce livre perdu.

J’avais déjà été conquise par Glacé et j’avais donc placé la barre très haut pour ce second tome des enquêtes de Martin Servaz. Mais, il faut le dire, Bernard Minier l’a passée haut la main. J’ai retrouvé les mêmes frissons et ressenti le même coup de cœur pour cet auteur qui semble décidé à me surprendre.

Bernard Minier, Le Cercle, Editions XO, 2012.

2 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Exuline dit :

    Lorsque j’ai lu le cercle je ne savais pas qu’il avait écrit Glacé avant, ce qui ne m’a pas foncièrement dérangé. Mais voilà, j’ai trouvé comme tu le dis si bien ce polar efficace, mais cependant, j’ai trouvé qu’il aurait mérité quelques coupures, car trop de longueurs et en particulier sur le campus, avec la filature de sa fille. J’ai glacé dans ma PAL, mais j’ai peur d’avoir trop de longueurs encore une fois quand je vois l’épaisseur du poche.

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    1. C’est sûr que Bernard Minier ne va pas toujours à l’essentiel ! Mais je trouve par contre que rien n’est vraiment superflu. Chaque description sert un but très précis : figer une atmosphère, un sentiment, un trait de caractère. Du coup, il y a quelques longueurs, mais je ne les trouve pas du tout dérangeantes personnellement.

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