Dans L’esprit de Lewis – Acte 1, notre héro avait juré son amour éternel pour Sarah, un esprit coincé entre deux mondes. En remerciement, le fantôme lui avait offert le don de l’écriture qui lui a permis de publier son premier roman. Et quel roman ! Notre apprenti écrivain devient en quelques mois la coqueluche de tous les salons londoniens. Fini le huis clos fantasmagorique du manoir de Childwickbury, Lewis vit désormais la vie de mondain et enchaîne les conquêtes.

Mais Sarah veille, et bientôt l’attitude de son amant va la mettre dans une telle fureur qu’elle lui jettera la pire des malédictions pour se venger.

Lewis va pleinement profiter de sa célébrité et des nombreux avantages qui en découlent. Protégé par son éditeur qui voit en lui une poule aux œufs d’or, il semble avoir oublié à qui il doit son succès. Le retour de Sarah fait ressortir l’enfant capricieux que l’on avait découvert en début du premier tome et elle va le hanter jour et nuit jusqu’à lui faire perdre la raison. Tout d’un coup, l’univers oppressant de la haute société anglaise et de ses faux semblants semble bien plus terrifiant que le vieux manoir hanté de l’Acte 1. Et tandis que tous l’abandonnent, l’écrivain sombre de plus en plus dans une spirale infernale où il devient incapable de distinguer le vrai du faux.

Le deuxième tome de ce diptyque gothique est bien plus sombre et déconcertant. L’univers de Lionel Richerand est toujours aussi magnifique mais la beauté du trait et des couleurs de nous épargne pas la chute féroce de Lewis. Et quelque soit la fin sanglante à laquelle vous pensiez, Bertrand Santini a imaginé bien pire !

Bertrand Santini et Lionel Richerand, L’esprit de Lewis – Acte 2, Editions Soleil, 2019.