Patience avait des rêves simples quand elle était enfant, comme devenir collectionneuse de feux d’artifice par exemple. Mais la vie en décide souvent autrement et après une jeunesse singulière dans une famille de truands en tout genre, elle se dévoue à la justice en devenant interprète judiciaire franco-arabe, spécialisée dans les écoutes téléphoniques pour la brigade des Stups.
Son salaire au noir couvre à peine le coût de la résidence dans laquelle est placée sa mère qu’elle déteste. Alors quand elle a l’occasion un jour, au détour d’une écoute téléphonique, de récupérer une énorme cargaison de drogue cachée en bord d’autoroute par des trafiquants, Patience franchit la ligne.
Elle adopte un chien renifleur à la retraite et part sillonner les petites routes de campagne pour retrouver le magot. Avec cette quantité de drogue, finis les galères, les fins de mois difficiles et cette impression constante d’avoir raté sa vie. Son travail chez les Stups lui permet de trouver rapidement des petits dealers sans ambition pour écouler son énorme stock. En peu de temps, elle devient la Daronne, respectée par ses clients et détestée par la police qui n’arrive pas à mettre la main dessus.
Mais quand s’arrêter ? Dans cette aventure au rythme affolant et à l’humour grinçant, Patience va essayer de découvrir où se cache le bonheur lorsqu’on possède des centaines de milliers d’euros en petites coupures. La Daronne se lit vite, et on a envie de lui accorder toutes les circonstances atténuantes du monde tant le personnage est attachant dans son cynisme. On espère qu’une chose : que la Daronne puisse enfin un jour collectionner les feux d’artifice.
Un film inspiré de ce roman d’Hannelore Cayre et réalisé par Jean-Paul Salomé sortira prochainement au cinéma, avec Isabelle Huppert dans le rôle de la Daronne.
Hannelore Cayre, La Daronne, Editions Métailié, 2017.